Visite à une vieille amie (Victoria J. Bradford)

Aujourd'hui je voulais laisser les deux tourtereaux tranquille, je savais que Cassandra m'avais proposé de m'héberger par gentillesse, mais depuis que je le savais en couple, j'avais un peu mauvaise conscience de rester chez elle. J'avais l'impression de la priver de moments cool avec son mec. Du coup j'avais calé des visites d'appartements toute la matinée et quelques unes en fin d'après-midi, j'avais prévu également de manger dehors et d'aller rendre visite à Victoria. Ca faisait un bail que je ne l'avais pas revu et elle me manquait. Bref, je ne voulais pas rester sans rien faire et laisser leur intimité à Cassie et Erwan. D'ailleurs j'avais l'impression que ce dernier avait du mal à se lâcher avec moi, ma soeur ne voulait pas me dire quand je le lui demandais, mais je sens bien qu'il se retient avec moi. Ce qui m'amuse je dois avouer.

J'avais roulé ma bosse ce matin, entre les appartements que j'avais pu visiter, il y en avait un qui me plaisais plus que les autres. Il n'était pas bien grand, le loyer était correct et je pouvais avoir un garage, que demander de plus ? Je voulais déjà voir les autres avant de prendre ma décision, mais ça s'annonçait bien. Je m'étais arrêter dans un petit food truck le long de la mer pour manger un morceau avant de me mettre en quête de deux cadeaux pour Vicky et son neveu. Sa soeur, me manquais terriblement, il y avait des périodes, ou il m'arrive de penser à elle, on était tellement proche, je regrettais de ne pas avoir été présent lors de sa mort, ni de son enterrement. Mais je m'étais montré très présent et disponible pour sa famille, encore aujourd'hui. Je rentrais dans le premier magasin, c'était un magasin de souvenirs bordant la plage, je trouvais un bracelet porte bonheur avec un coquillage pour la miss et pour le grand, je trouvais un tee shirt plutôt marrant, qui me fis sourire. C'était une citation détournée. Mes trouvailles achetés, je pris la direction de la villa de la demoiselle, espérant qu'elle soit chez elle, puisque je débarquais à l'improviste la plus totale, je ne sais pas si elle était au courant que j'étais rentré. Après m'être garé devant la grille, je sonnais, attendant patiemment une réponse.

Victoria était bien présente chez elle, puisque j'entendis sa voix à l'autre bout de l'interphone après quelques seconde. " Salut ma grande, c'est Matt. " Lui répondis-je avec un grand sourire, j'espérais voir son neveu, depuis que je ne l'avais pas revu, il avait dû bien grandir le gosse. Une fois que le portail s'ouvrit, je rentrais, je ne me souvenais pas que sa maison, ou plutôt sa villa était si grande. Je m'approchais encore un peu, prenant la direction de la porte. Je m'étais absenté durant des mois, comme à chaque fois que je retrouvais mes proches, il y avait cette petite boule au ventre qui me donnais envie de vomir qui se manifestait. Je n'avais qu'une envie c'était de la serrer dans mes bras, c'était ses moments là qui me faisais sentir en vie, réellement envie.

Quand je vis Victoria se tenir face à moi, je m'arrêtais une seconde pour l'observer. Elle avait changé elle aussi, elle semblait plus mure, plus belle. Je souriais à pleine dents avant de reprendre mes pas pour venir la saluer et l'enlacer dans mes bras. Je relâchais un soupire, j'étais ravis de la trouver chez elle. " Je suis vraiment ravis de te voir Vicky ! " Je la relâchais de mon étreinte, je perdais un peu mes mots. C'était la première fois que je venais lui rendre visite à quelques jours à peine de mon retour à la maison. " Dis moi, je te dérange pas au moins ? "

Rien qu'au son de sa voix, je pouvais la voir sourire, être heureuse de m'entendre. Le contact entre nos corps, me rappelais à quelque point j'avais la chance d'être encore en vie. C'était devenu une habitude que je sois tactile avec les personnes de la gente féminine que j'apprécie. " Je vais bien, toujours en un seul morceau ! Et toi ? T'as l'air un peu fatiguée. " J'étais comme ça, toujours en train de plaisanter même quand le sujet était très sérieux. Je la laissais m'entraîner jusqu'à l'intérieur de sa maison. J'avais toujours été impressionné par cette grande et somptueuse villa. J'étais fier de Victoria, elle n'avait pas toujours été aidé par la vie, mais elle avait su prouver sa valeur ainsi que sa force. Au final maintenant elle avait un travail lui permettant de ne manquer de rien ni pour elle, ni pour son neveu.

Je souriais, vraiment ravis et serein de pouvoir partager un moment avec cette jeune femme. L'entendre me répondre que je ne dérangeais pas me rassurais, j'échappais même un rire quand elle appuyait ses dires qu'en réalité je la sauvais d'une tonne de boulot. " Hé te tue pas à la tâche non plus ! Je te rappelle miss Bradford que passer sa vie au travail ce n'est pas ça avoir une vie. T'as du café ? " Lui demandais-je après lui avoir fais une mini morale. Après tout j'étais assez mal placé pour lui faire la moindre des réflexions puisque je faisais toujours passé mon métier en priorité, comme elle.

Je souriais, revoir mes proches après de longues missions étaient toujours stressant et à la fois bienvenue, je mesurais la chance que j'avais de rentrer une fois de plus. Mais d'une autre part, je ne cessais de me demander ce que j'avais bien pu manquer dans leurs vies durant mes absences. " T'es toute seule ? " La questionnais-je avant de prendre la décision ... ou pas de lui offrir le bracelet tout de suite.

Que ce soit ma famille, comme mes amis ou mes frères d'armes, tous étaient habitués à mon humour, bien que parfois j'exaspérais encore certains d'entre eux. Faut dire que parfois c'était limite aussi mes petites blagues et mes jeux de mots. Je souriais, je savais à quel point je pouvais m'estimer heureux d'être en vie. Certains de mes camarades n'avaient pas eu cette chance. Etant donné qu'elle bossait seule, je comprenais qu'elle était contente de crouler sous le travail, même si je restais convaincue qu'elle devait savoir lever le pied par moment. Je lui effleura le nez tout en répondant. " J'ai fais une promesse et je veux la tenir ! C'est cool si ta boîte marche, t'as beaucoup de mérites. " Je parlais de la promesse que j'avais fais à beaucoup de mes proches, celle de toujours rentrer en vie. D'ailleurs à plus d'une reprise c'est ce qui m'avais permis de tenir bon, voir leurs visages étaient une bonne source de motivation pour se sortir des pires situations. Quand elle m'exposait ses raisons pour lesquelles la travail prenait une grande partie de son temps, je ne pouvais que comprendre. Je ressentais la même chose pour l'armée et mes missions de seals bien que ça ne soit pas toujours facile. Comme je m'en doutais d'ailleurs Victoria ne manquait pas de pointer le fait que moi aussi je travaillais beaucoup et loin d'eux. " Hé qu'est-ce que tu veux, c'est tout de même pas de ma faute si je peux pas partir en missions sur le terrain américain. J'te comprends, faire un boulot qu'on aime c'est déjà le faire à moitié. Mais une chose ! Tu prends au moins le temps de penser un peu à toi ? " Depuis le décès de sa soeur, je m'étais beaucoup rapproché d'elle et avec le temps je me comportais comme un grand frère avec elle aussi. Je connaissais bien mes défauts dans ce rôle, Cassandra me disait assez à quel point je pouvais être chiant, pour rester poli. La preuve, je lui donnais des conseils que moi-même je ne suivais pas. Je ne prenais pas toujours le temps de penser déjà à moi, heureusement qu'on avait les entraînements et les moments avec les gars pour prendre du recul, se poser les bonnes questions et savoir quand se remettre en questions. " A vos ordres m'dame ! " Je partis au salon où je m'asseyais, j'adorais cette vue depuis le canapé, voir la plage, l'océan, c'était une villa de rêve qu'elle avait réussit à se dégoter. Je n'eu pas à attendre longtemps avant de la voir revenir avec les cafés. Elle était donc seule, je n'allais pas voir le gamin aujourd'hui, dommage. Bien que ça me donnais une excuse pour revenir. " Ouais, mais je le verrais plus tard. Ca va lui ? Il a dû bien changé depuis la dernière que je l'ai vu. " Je lui laissais un temps pour répondre et repris. " J'ai des cadeaux pour vous deux. " Je lui tendis le petit paquet qui contenait le bracelet et posa l'autre sur la table basse.